Le chiffre : 9, 4. C’est en milliards d’euros, les annonces et promesses faites par Emmanuel Macron depuis le mois de septembre. Plus d’un milliard par semaine, rien que ça ! À l’évidence, le chef de l’État fait campagne pour la présidentielle un chéquier à la main. Oubliant manifestement que les caisses de l’État sont vides.
Le constat. « Un crédit vous engage et doit être remboursé. Vérifiez vos capacités de remboursement ». Chacun d’entre nous a déjà lu cette mention légale, devenue obligatoire, au moment de souscrire un crédit auprès d’une banque. Visiblement, E. Macron ne s’applique pas à lui-même ces précautions pourtant élémentaires. Le budget de l’Etat est en déficit chronique (de l’ordre de 100 milliards d’euros actuellement) et la dette publique de la France ne cesse d’augmenter dramatiquement pour atteindre, au premier trimestre 2021, un niveau record à 118,2% du PIB, soit 2739,2 milliards d'euros en valeur.
En 2020, la France a emprunté un milliard d’euros par jour !
Chaque année, la charge de la dette, c’est-à-dire ce qu’il nous faut rembourser, coûte 30 milliards d’euros soit presque autant que le produit de l’impôt sur les sociétés (36,3 milliards en 2020) ou encore l’équivalent de tout le budget de la défense ! « En 2020, la France a emprunté un milliard d’euros par jour », a récemment chiffré Agnès Verdier-Molinié directrice de la fondation Ifrap.
Et, depuis septembre, le rythme s’est emballé, Emmanuel Macron s’engageant à dépenser, de manière directe, quelque 9, 4 milliards d’euros :
· Jeudi 2 septembre : il promet une enveloppe de 1,5 milliard d’euros pour Marseille.
· Vendredi 10 septembre : il annonce que l'État allait débloquer 600 millions d'euros par an pour indemniser les agriculteurs victimes de catastrophes climatiques.
· Le même jour, Jean Castex s’engageait à débloquer une enveloppe de 400 millions d'euros pour le développement des transports en commun des collectivités de province.
· Mardi 14 septembre : Emmanuel Macron annonçait un budget supplémentaire de 500 millions d'euros pour la mise en œuvre du "Beauvau de la sécurité".
· Jeudi 16 septembre : le Premier ministre faisait un geste, cette fois-ci vers les ménages modestes : près de 6 millions de ménages modestes vont recevoir un chèque de 100 euros pour les aider à payer leur facture énergétique. (Soit 600 millions)
· Au même moment, Emmanuel Macron confirmait une annonce faite, en juillet, par le ministre de l'Économie : une nouvelle enveloppe de 2 milliards d'euros serait bien consacrée en 2022 au dispositif d'aide à la rénovation énergétique.
· La semaine dernière, le gouvernement annonce que 100 euros seront attribués aux Français gagnant moins de 2 000 euros net par mois, en réaction au prix record du carburant. Cette indemnité coûtera 3,8 milliards d’euros à l’État.
La première des réformes à mener est celle d’un Etat devenu inefficace et trop coûteux
Un document provisoire, présenté en juillet par le gouvernement, montrait déjà que les dépenses allaient au moins augmenter de 10,8 milliards d'euros par rapport à 2021, pour atteindre près de 300 milliards d'euros. Une somme à laquelle il faut donc rajouter les 9, 4 milliards d’euros annoncés depuis septembre. In fine cette hausse devrait représenter "autour de 16 ou 17 milliards d'euros", a estimé le député LaRem Laurent Saint-Martin, rapporteur général du Budget à l'Assemblée.
La proposition. On ne fait pas de la politique un carnet de chèque à la main, surtout quand les comptes sont vides. Cette fuite en avant est totalement irresponsable et éminemment dangereuse puisqu’il faudra bien rembourser cette dette qui ne cesse de se creuser. Cette politique de la terre brûlée toujours plus dispendieuse évite, qui plus est, d’engager les réformes structurelles pourtant nécessaires sans pour autant répondre aux attentes des Français. La première des réformes à mener est celle d’un Etat devenu inefficace et trop coûteux. Sans elle, aucune autre réforme d’ampleur ne pourra être conduite. Et E. Macron pourra continuer à jouer de la flûte…jusqu’à ce que les Français en aient vraiment assez.
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